Renforcement de la résilience des femmes de 20 localités de TONE, KPENDJAL et KPENDJAL- OUEST

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Dans le but de renforcer la résilience des populations de la Région des Savanes face à la menace grandissante de l’extrémisme violent, une formation de 03 jours (du 28 Février au 1er mars 2024) des Parajuristes a été organisée par le REFED en partenariat avec la FAO. Elle était destinée à former les femmes de 20 localités des préfectures de Tône, Kpendjal et Kpendjal-ouest sur la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent et la protection du statut de la femme. Un accent particulier a été mis sur le rôle du Para-juriste au regard du droit de la femme dans sa communauté afin de mieux outiller ces dernières dans leur intervention sur le terrain.

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Objectifs

L’objectif de cette formation est de contribué à l’amélioration de la résilience des femmes de 20 localités dans la Région des Savanes au Togo face aux conflits communautaires en les outillant sur la prévention, la lutte contre l’extrémisme violent, la gestion des conflits fonciers et le travail sur les plateformes numérique afin qu’elles soient des médiatrices et sensibiliser les autres femmes, les jeunes et les hommes de leurs communautés.

Causes de l’extrémisme violent

La région nord du Togo partage ses frontières avec le Burkina Faso, le Bénin et le Ghana, des pays où des groupes extrémistes opèrent activement. La porosité des frontières et les mouvements transfrontaliers facilitent le flux de personnes, d’armes et d’idées, créant ainsi un environnement propice à la propagation de l’extrémisme violent. De plus, dans cette région, les inégalités socio-économiques, le manque d’infrastructures sociaux de base et les tensions intercommunautaires sont des facteurs qui nourrissent les frustrations et les ressentiments susceptibles d’être exploités par des groupes extrémistes.

Modes et stratégies de recrutement des groupes extrémistes

Les groupes extrémistes prennent appui sur des réalités sociales pour recruter de nouvelles personnes dans leurs rangs. Il s’agit le plus souvent de l’extrême pauvreté de la population et de la misère.

Les jeunes bien payés par ces extrémistes, acceptent de travailler avec eux et leur révèlent tous les points stratégiques, mettant en danger la vie de leurs propres parents : ceux-ci tuent sans état d’âme. La barbarie est leur mode opératoire. Les maisons et champs sont enflammés, tandis que les propriétaires retrouvés sur les lieux y laissent leur vie. Les animaux, les femmes et les jeunes filles sont quant à eux emportés comme butin de guerre.

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Rôle des femmes dans la lutte contre l’extrémisme violent

Le rôle des femmes dans la lutte contre l'extrémisme violent au Togo est multifacette et crucial. Les femmes peuvent agir en tant que défenseuses des droits humains, éducatrices, leaders communautaires et médiatrices de conflits. Leur implication dans la sensibilisation communautaire, l'éducation des jeunes, la promotion de la paix et la déradicalisation est essentielle pour contrer les idéologies extrémistes et promouvoir la tolérance et l'inclusion. De plus, en tant que victimes potentielles de l'extrémisme violent, leur protection et leur soutien sont également essentiels.

Protection du statut de la femme

Dans son rôle de mère de famille, la femme a des droits dont :

  • Interdiction du mariage forcé et précoce.
  • Porter le nom de sa famille et de son mari.
  • Hériter de la terre dans sa famille (Code Foncier).

Les Parajuristes après leur formation, doivent être des animatrices et des guides afin de :

  • Former les membres de leurs communautés sur l’extrémisme violent ;
  • Sensibiliser leurs communautés ;
  • Préparer les leaders d’opinion ;
  • Mettre sur place des Comités de Veille dans leurs communautés ;
  • Organiser les enfants, les jeunes, les femmes et les hommes à faire efficacement face à ce trouble social.
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Plateforme numérique

Les Parajuristes ont été dotées des téléphones Android, un outil de travail qui leur permettra d’être en contact et être assistées par le REFED et ses partenaires dans la résolution des conflits. Ensuite, elles ont été formées sur les points suivants :

  • L’importance du téléphone Android
  • Comment enregistrer les témoignages
  • L’importance de l’utilisation des applications WhatsApp et Zoom
  • Les meilleures techniques d’interview
  • Comment prendre des photos et faire des vidéos dans des meilleures positions

Témoignages

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- La Parajuriste de Mandouri a raconté comment les populations sont victimes de ces violences et y perdent la vie dues à cette insécurité dans leur zone. Elle ajoute que les femmes de ces malveillants font semblant de chercher les graines de karité et après, elles ouvrent le feu sur la population. Quand celles-ci commencent les tirs, leurs maris sortent des rigoles pour les appuyer. Parfois, ce sont des hommes qui se déguisent en femmes pour tuer les populations.

- La Parajuriste de Nalolgue a pour sa part, expliqué comment nos frères sont cautionnaires dans cette affaire des ennemis de la paix : un jour les routiers avaient interpelé un conducteur de tricycle qui transportait des provisions destinées à ces ennemis de la paix. Celui-ci avait toute cette cargaison au fond de son tricycle et l’a couvert de sable pour détourner l’attention de la population et des forces de sécurité destinée à ces groupes armés non étatiques.