Une répartition inéquitable des terres
Dans la région des Savanes, plus de 60% des conflits sont liés au foncier. En effet, au Togo, la terre n’appartient pas à l’Etat, elle est détenue par les collectivités, les groupes de familles ou des individus qui la gèrent et en disposent comme ils le souhaitent.
La gestion faite par ces groupes de familles ou individus dits ‘’propriétaires terriens’’ n’est très souvent pas équitable autant pour la femme et la fille que pour les hommes et engendre des contestations multiples et parfois même des affrontements qui poussent les populations à se déplacer pour une autre localité.
L’organisation forme continuellement des leaders communautaires sur la gestion des conflits fonciers en leur indiquant les instruments juridiques de protection de droit de la femme en matière de conflits fonciers.
La situation des déplacées
Elle est due à la crise sécuritaire qui sévit actuellement dans les zones frontalières du Togo avec le Burkina Faso et le Bénin.
Cette situation constitue un lourd fardeau pour les communautés d'accueil et attise des conflits autour de l'accès à la ressource foncière.
Les déplacées n’ont pratiquement aucun accès à la terre pour les cultures qui leur permettraient d’assurer leur survie.
Dans de telles conditions, il est inimaginable qu’elles puissent pratiquer des cultures de rente.
Dans les autres régions du Togo, les difficultés d’accès à la propriété foncière chez les femmes sont toutes, aussi grandes.
Dans la Kara et la centrale, les femmes ne jouissent, culturellement du moins, à aucun privilège quant à l’accès à la terre.
Le REFED défend l’accès des femmes à la terre
Les conflits fonciers étant un facteur fragilisant la paix et la cohésion sociale, le REFED, grâce à ses différents partenariats, met en œuvre des projets pour faciliter l’accès des femmes au foncier.
A titre d’exemple, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), s’est fermement engagée aux côté du REFED à éradiquer cette situation de précarité de la gente féminine, surtout dans la région des Savanes où elle est la plus criarde.
Le Réseau a dans cette perspective, formé un grand nombre de leaders communautaires en vulgarisant les instruments juridiques de promotion des droits à l’accès des femmes à la terre, particulièrement le code foncier et domanial.
Au cours de cet atelier, ces textes permettant de promouvoir une gestion et une gouvernance foncière dans la région des savanes ont été mis en valeur.
Le REFED a aussi mis en œuvre le projet "Plaidoyer pour le renforcement du droit des femmes à la propriété foncière dans les 04 Communes de la Préfecture de Tône " grâce à l’appui financier de son partenaire AWDF(African Women Development Fund).
Ce projet a permis de renforcer les capacités d’un grand nombre de leaders communautaires sur la gestion des conflits fonciers et les instruments juridiques de protection des droits de la femme.
Il y a eu aussi:
- la formation des femmes parajuristes sur l’accompagnement des populations dans la gestion des conflits fonciers et l’utilisation des TIC.
- la mise en place des Cadres Permanents de Dialogue et de Concertation.
- l’organisation de plus de 100 rencontres de sensibilisations de masse et l’accompagnement des femmes qui ont un problème lié au foncier.
Ce projet a pu toucher 9 844 personnes soit 5613 Femme et 4231 Hommes.
Le REFED s'appuie surtout sur les hommes pour faire passer le message à leurs pairs en vue d'un changement de comportements. Ce qui favorisera l’accès à la terre aux femmes, filles, minorités, de même qu'aux femmes déplacées internes et aux réfugiées.
cette situation pourra sensiblement réduire les conflits fonciers et favoriser la paix et la cohésion sociale.