Savanes : les femmes rurales désormais mieux outillées pour bâtir le développement et la paix

des femmes rurales mieux équipées pour bâtir la paix et le développement

Dapaong, 23 avril 2025 – Une page importante de l’histoire du développement local et de la paix vient d’être écrite dans la région des Savanes, au nord du Togo. Ce mercredi, plus de 2 000 femmes rurales, membres de coopératives agricoles, ont bénéficié d’un appui matériel sans précédent. Grâce à une initiative conjointe du Réseau des Femmes pour le Développement des Savanes (REFED), soutenue par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), des équipements agricoles et de transformation ont été remis à ces actrices de l’économie rurale.
Cette cérémonie de remise, qui s’est tenue à Dapaong, marque une avancée concrète dans la lutte contre l’extrémisme violent dans la région et souligne la place essentielle des femmes dans les dynamiques de paix et de résilience communautaire.

Un geste fort pour une transformation structurelle

Le matériel remis aux femmes est composé d’un éventail impressionnant d’outils : tricycles, égreneuses de riz et de maïs, moulins, semoirs, balances, brouettes, bottes, pelles, râteaux, mangeoires et abreuvoirs, entre autres. Ces équipements sont bien plus que de simples outils agricoles. Ils représentent un levier d’émancipation, un moteur de productivité et un facteur d'autonomisation économique durable.

Mme Kabissa Lamboni Confort, coordinatrice du REFED, ne cache pas son émotion lors de son discours :

« Ces équipements ne sont pas de simples dons, mais des leviers d’émancipation. Chères bénéficiaires, vous êtes les visages du changement. À travers votre engagement, vous devenez des piliers de paix, de dignité et de développement local. »

Cette déclaration forte résonne dans une région souvent confrontée à l’insécurité, à la précarité économique et à l’instabilité sociale. En effet, les Savanes, situées aux frontières du Bénin et du Burkina Faso, sont régulièrement exposées aux menaces de groupes extrémistes violents. Dans ce contexte, renforcer l’autonomie économique des femmes devient un moyen stratégique de prévenir les crises et de consolider la paix.

L’économie féminine : une ligne de front contre l’extrémisme violent

Au-delà du simple appui économique, ce projet porté par le REFED, le PNUD et l’OIM s’inscrit dans une vision intégrée du développement et de la sécurité. En dotant les femmes rurales d’outils de production modernes et adaptés, les organisations partenaires leur permettent de s’ancrer durablement dans la chaîne de valeur agricole locale. Cette intégration économique est un rempart contre la radicalisation, en particulier chez les jeunes, souvent tentés par les discours extrémistes par manque d’opportunités.
Les femmes deviennent alors des actrices de résilience communautaire, des gardiennes de la cohésion sociale. En leur confiant un rôle actif dans la vie économique, on renforce leur pouvoir décisionnel dans les ménages, les villages et les instances locales. Cela crée un cercle vertueux où stabilité économique rime avec stabilité sociale.
La ministre de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la Femme, Professeure Kossiwa Zinsou-Klassou, présente à la cérémonie, a tenu à saluer l’impact des projets en cours :

des femmes rurales mieux équipées pour bâtir la paix et le développement

« Le soutien constant du PNUD et de l’OIM est d’une valeur inestimable. Grâce à eux, des milliers de femmes bénéficient de formations ciblées, d’un accompagnement de proximité et d’équipements adaptés à leurs besoins. »

Une stratégie d’autonomisation sur plusieurs niveaux

Au cœur de cette initiative, ce n’est pas uniquement la distribution de matériels qui est en jeu, mais un accompagnement global. Les bénéficiaires sont aussi formées à l’utilisation des équipements, à la gestion collective, à la transformation des produits agricoles et à la commercialisation. Cette approche intégrée permet de garantir l’impact sur le long terme et d’assurer la pérennité des actions entreprises.

La ministre a profité de l’occasion pour encourager les femmes à renforcer leur collaboration avec les forces de défense et de sécurité afin de créer un environnement plus stable. Ce dialogue femmes-autorités-sécurité est un pilier essentiel du vivre-ensemble, surtout dans les zones sensibles.

des femmes rurales mieux équipées pour bâtir la paix et le développement

Un signal fort du Chef de l’État en faveur de la région

Le message de gratitude transmis par Mme Walpoa, représentante des bénéficiaires, a mis en lumière l’engagement personnel du Président Faure Essozimna Gnassingbé en faveur des Savanes. Ce soutien politique constant a permis de mobiliser les ressources nécessaires pour répondre aux défis multiples de la région, et de faire des femmes rurales un maillon central de la stratégie nationale de développement.

« Nous remercions vivement le Chef de l’État pour son engagement constant, ainsi que les partenaires techniques et financiers. Ces équipements seront utilisés avec responsabilité et efficacité », a-t-elle assuré.

des femmes rurales mieux équipées pour bâtir la paix et le développement

Femmes rurales, actrices de transformation et de paix

L’histoire des femmes rurales dans les Savanes est celle d’une lutte quotidienne contre la pauvreté, le climat rude, les charges familiales et les tensions sécuritaires. Mais c’est aussi une histoire de courage, de solidarité et d’innovation.
En leur donnant les moyens de produire, de transformer et de vendre, le projet du REFED, appuyé par le PNUD et l’OIM, leur donne une voix plus forte et une place plus centrale dans le développement local. Ces femmes deviennent alors des entrepreneures, des gestionnaires, des éducatrices, mais aussi des médiatrices dans leurs communautés.

Une vision pour l’avenir

Cet appui ne doit pas être perçu comme une fin en soi, mais comme le début d’un processus plus large. Il est crucial que les autorités locales, les ONG, les leaders communautaires et les partenaires internationaux poursuivent leurs efforts pour assurer l’inclusion des femmes dans tous les domaines : accès au crédit, à la terre, à l’éducation, aux technologies, et à la prise de décision.
Les femmes des Savanes montrent aujourd’hui que, même dans des contextes fragiles, il est possible de bâtir la paix par l’économie, la solidarité et l’action collective. Elles incarnent une résilience inspirante et un modèle de transformation sociale pour le reste du pays.

des femmes rurales mieux équipées pour bâtir la paix et le développement

Conclusion

La cérémonie du 23 avril 2025 à Dapaong n’était pas seulement une remise d’équipements. C’était un moment fort de reconnaissance, d’espoir et d’engagement. Le REFED, avec l’appui du PNUD et de l’OIM, a démontré que les femmes rurales, souvent en marge des politiques publiques, peuvent être au cœur de la solution face aux défis sécuritaires et économiques.
L’histoire retiendra que, dans les Savanes, la paix s’est aussi construite par des tricycles, des moulins, des semoirs et surtout, par la détermination de femmes debout, décidées à prendre leur destin en main.