Le respect des droits humains demeure un pilier fondamental pour la paix, la démocratie et la cohésion sociale. Pourtant, malgré les efforts des organisations de la société civile, de nombreux citoyens togolais méconnaissent encore leurs droits et obligations. Face à ce constat, le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT), la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) et l’Association VEGON, avec le soutien financier de l’Union européenne, ont initié la production d’un film éducatif intitulé « MIKOKO ».
Ce film, dont le lancement officiel a eu lieu le 8 mars 2025, se veut un outil pédagogique innovant destiné à renforcer la culture des droits humains, de la démocratie et de la citoyenneté au Togo. Pour garantir son impact, un atelier de formation des animateurs des campagnes de sensibilisation s’est tenu en juillet 2025 au Palais des Congrès de Kara.
Cet article revient en détail sur les objectifs du film « MIKOKO », le contenu de la formation, les thématiques abordées, ainsi que l’importance de cette initiative dans la consolidation des droits humains au Togo.
Le film « MIKOKO » : un outil innovant pour la promotion des droits humains
La méconnaissance des droits fondamentaux demeure un défi majeur pour le respect des libertés individuelles et collectives. Selon la Vice-présidente de la CNDH, malgré la multiplicité des initiatives menées par les OSC, certaines populations ne maîtrisent toujours pas leurs droits.
C’est dans ce contexte qu’est né le projet MIKOKO. Ce film éducatif ambitionne de sensibiliser la population de manière ludique et accessible, en abordant des thématiques clés telles que :
- Les droits fondamentaux des citoyens
- Les valeurs démocratiques et citoyennes
- L’égalité de genre et l’inclusion sociale
En s’appuyant sur des scénarios adaptés à la réalité togolaise, le film veut susciter une prise de conscience collective et inciter les citoyens à s’approprier leurs droits tout en respectant leurs devoirs.
Le réseau opte pour la création des conditions propices à l’autonomisation économique des femmes en favorisant ainsi, le développement. Faire de sorte que les femmes et les hommes contribuent efficacement aux charges familiales.
Pour ce faire, il convient d’assurer un niveau de vie approprié aux femmes tout au long de leur vie en mettant en place des dispositifs de protection sociale.
Dans ce sens, pour permettre la pleine participation des femmes à leur propre autonomisation économique, le REFED accompagne les femmes des préfectures de Cinkassé, Tône, Kpendjal et Kpendjal-Ouest, en renforçant leurs capacités sur les AGR. Pour le REFED, lorsqu’elles jouissent d’une autonomie financière, elles sont davantage outillées à réaliser de grands projets économiques pour leur épanouissement en améliorant leur capacité productive. Ainsi, elles contribuent au développement durable de leur communauté.
L’atelier de Kara : renforcer les capacités des animateurs
Pour assurer une vulgarisation efficace du film, le CACIT, la CNDH et l’Association VEGON ont organisé un atelier de formation à Kara les 22 et 23 juillet 2025. Cette rencontre a regroupé plusieurs acteurs :
- Des OSC basées dans la défense et la promotion des droits humains;
- Des représentants des préfectures ;
- Des animateurs communautaires chargés de relayer les messages du film sur le terrain.
L’ouverture officielle a été marquée par le mot de bienvenue du SG représentant le préfet de la Kozah, suivi du discours de la Vice-présidente de la CNDH. Cette dernière a souligné que la connaissance des droits humains est une condition essentielle pour le développement démocratique.
Un programme riche et interactif
L’atelier s’est articulé autour de plusieurs modules permettant aux participants de maîtriser les outils nécessaires à la sensibilisation communautaire. Les principales thématiques abordées sont :
- Les droits fondamentaux
Cette session a permis aux participants de comprendre le contenu juridique des droits humains, leurs implications pratiques et les mécanismes existants pour leur protection.
- Genre, inclusion et leadership
L’accent a été mis sur l’importance de l’égalité entre les sexes, la participation des femmes dans la gouvernance et la nécessité de lutter contre les discriminations.
- Projection du film et débats interactifs
Les participants ont visionné le film « MIKOKO », suivi d’un débat pour identifier les messages clés et la manière de les adapter lors des séances de sensibilisation.
- Simulation de campagnes de sensibilisation
À travers des travaux de groupe, les animateurs ont simulé des séances de sensibilisation pour mettre en pratique les techniques apprises.
- Techniques et outils de sensibilisation
Les formateurs ont présenté des méthodes participatives pour susciter l’intérêt des communautés et garantir la transmission des messages.
- Rôles et responsabilités des animateurs
Un rappel a été fait sur l’éthique et la responsabilité des animateurs afin d’assurer des interventions respectueuses des droits et des sensibilités culturelles.
Pourquoi cette initiative est cruciale pour le Togo ?
La promotion des droits humains ne se limite pas à des textes de lois. Elle doit s’ancrer dans la pratique quotidienne des citoyens. Or, le Togo fait face à des défis liés à la méconnaissance des droits, aux inégalités de genre et à la participation citoyenne limitée.
Grâce au film « MIKOKO » et à la formation des animateurs :
- Les messages de sensibilisation seront plus attractifs et compréhensibles.
- Les communautés rurales et urbaines auront accès à des informations fiables.
- La culture de la paix et du respect mutuel sera renforcée.
Cette approche inclusive est essentielle pour favoriser la cohésion sociale et prévenir les conflits liés aux violations des droits humains.
Témoignages et perspectives
À la fin de la formation, plusieurs participants ont exprimé leur satisfaction :
« Cette formation nous a permis de mieux comprendre les droits humains et d’acquérir des outils pour sensibiliser efficacement nos communautés », a déclaré un animateur.
La Vice-présidente de la CNDH, lors de la clôture à 14 h 40 le 23 juillet 2025, a remercié les participants pour leur engagement et a réaffirmé la volonté de son institution à accompagner la diffusion du film MIKOKO à l’échelle nationale.
Les prochaines étapes incluent :
- La planification des campagnes de sensibilisation dans toutes les régions.
- Le suivi et l’évaluation de l’impact du film sur la perception des droits humains par les populations.
Conclusion
Le lancement du film « MIKOKO » et la formation des animateurs marquent une étape clé dans la promotion des droits humains au Togo. Cette initiative illustre la volonté des OSC, de la CNDH et de leurs partenaires, dont l’Union européenne, de renforcer la citoyenneté active et les valeurs démocratiques.
Avec des outils innovants comme le cinéma et des animateurs bien formés, le Togo franchit un pas important vers une société plus inclusive, équitable et respectueuse des droits fondamentaux.