Du 2 au 5 juin 2025, la ville de Dapaong, située dans la région des Savanes au nord du Togo, a accueilli un atelier de formation de grande importance. Organisé par le Réseau des Femmes et Développement des Savanes (REFED), cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet de Renforcement des mécanismes de prévention et de prise en charge intégrée des cas de violences basées sur le genre (VBG). Ce projet, mis en œuvre par le REFED avec le soutien financier de la GIZ et l’appui de Plan International Togo, s’étend sur une durée de 18 mois.
Au total, 32 participants, dont 25 professionnels issus de secteurs clés tels que l’action sociale, la justice, les forces de sécurité, les centres d’écoute et le One Stop Center, ont été formés. Ces acteurs provenaient principalement des préfectures de Tône et Cinkassé.
Une formation centrée sur l’approche holistique
L’objectif principal de cette formation était clair : améliorer la qualité de la prise en charge des survivantes de VBG en garantissant une assistance adéquate, respectueuse et coordonnée. Pour ce faire, les participants ont été initiés à des thématiques clés comme :
-
les concepts de genre et les normes sociales préjudiciables ;
-
les principes directeurs de la prise en charge ;
-
le paquet minimum de services à fournir aux survivantes ;
-
le protocole national intersectoriel de prise en charge.
La méthode pédagogique, participative et interactive, a permis aux participants de réfléchir aux inégalités de genre présentes dans leur environnement quotidien, ainsi qu’aux conséquences différenciées des VBG sur les filles et les femmes. Ils ont également été sensibilisés aux cinq principes fondamentaux de la prise en charge : sécurité, confidentialité, respect, intérêt supérieur de l’enfant et non-discrimination.
Ces principes visent à garantir que chaque survivante, quel que soit son sexe, son âge ou son identité de genre, reçoive un accompagnement digne, sécuritaire et conforme aux standards nationaux et internationaux.
Une meilleure compréhension des enjeux juridiques, psychosociaux et médicaux
La formation a permis d’explorer en profondeur les différents volets de la prise en charge :
-
L’aspect juridique, avec une analyse des instruments de protection tels que la Constitution togolaise, la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Code de l’enfant et la loi n°2022-020 relative à la protection contre les abus sexuels en milieu scolaire.
-
L’aspect psychosocial, avec des discussions sur l’accueil, l’écoute, le soutien psychologique et la réintégration.
-
L’aspect médical, incluant la gestion des urgences, les soins de santé primaires et la prévention des infections sexuellement transmissibles.
Ces modules visent à garantir une réponse intégrée et cohérente, à même de rétablir les droits et la dignité des survivantes.
Une coordination intersectorielle au cœur de l’action
La formation a été animée par trois formateurs chevronnés, issus des domaines de la santé, de l’action sociale et de la justice. Tous ont insisté sur la nécessité d’une collaboration étroite entre les différents secteurs impliqués dans la réponse aux VBG. La coordination, le référencement des cas, les techniques de communication interprofessionnelle et la gestion des situations complexes ont été particulièrement approfondis.
Cette approche favorise une réponse fluide et concertée, essentielle pour une prise en charge holistique et efficiente.
Une initiative inclusive et prometteuse
L’atelier a également mis en avant l’inclusion, avec la participation de huit femmes et une personne en situation de handicap parmi les 32 participants. Cette diversité illustre la volonté du projet de promouvoir une société plus équitable et solidaire.
Pour une participante, cette formation marque un tournant décisif :
Aujourd’hui, je suis mieux informée sur les procédures judiciaires et les autres secteurs de prise en charge. Cette formation nous permettra d’adopter une approche unifiée pour garantir aux survivantes un accompagnement de qualité, dans le respect du protocole national.
Vers une amélioration durable de la prise en charge au Togo
Grâce à cette formation, les professionnels impliqués dans la lutte contre les violences basées sur le genre à Dapaong ressortent mieux outillés, plus informés et davantage coordonnés. Ce renforcement de capacité constitue une avancée majeure dans l’offre de services adaptés, respectueux des droits humains et alignés sur les normes nationales.
Le projet VBG-GIZ, par son approche multisectorielle et inclusive, représente une réponse concrète aux besoins urgents de protection des populations vulnérables dans la région des Savanes. Il contribue ainsi à bâtir un avenir plus sûr et équitable pour toutes et tous.